Avant la manifestation du 13 septembre, la CAPEB a tenu ce matin à faire passer son message aux élus locaux. « Nous vous avons élus, relayez nous auprès du gouvernement. Il y a urgence !».
Les artisans du bâtiment appellent à l’aide ! Aujourd’hui auprès des élus locaux, demain dans la rue, mais ils veulent se faire entendre.
« Rien n’a changé depuis janvier », déplorent les artisans. Ils bataillent toujours contre l’augmentation de la TVA, la concurrence déloyale, des normes de plus en plus contraignantes, et des charges qui ne leur laissent pas de marge !
Un projet de loi contre le dumping social
« Des engagements ont été pris en août dernier pour remédier au dumping social et aller vers une harmonisation des réglementations européennes », proteste Hélène Colin, attachée parlementaire de Christian Franqueville, député PS de la 4e circonscription.
Mettant en avant le projet de loi présenté mi août en conseil des ministres, par la Ministre de l’artisanat Sylvia Pinel. Mais il ne sera pas examiné avant janvier 2014, pour laisser le temps au député PS Laurent Grandguillaume, d’avancer sur l’harmonisation et la simplification des régimes de l’entreprise individuelle.
Pas assez vite !
« Ce sont de bonnes idées, convient Lucien Million, 2e vice-président de la CAPEB 88 et représentant la charpente. Mais ça ne va pas assez vite ! Cette réforme, on nous l’a promise en juin 2012, et il n’y a toujours rien. Dans 3 ans, ce sera trop tard, il n’y aura peut-être plus de TPE (Très petites entreprises). C’est aujourd’hui que nous avons besoin d’aide !»
Les très petites entreprises, qui n’ont pas de salariés, ne bénéficient pas non plus du crédit d’impôts. Ce qui creuse un peu plus l’écart avec elles et les PME qui y ont accès.
Réduire les délais de paiement
Face aux soucis de trésorerie rencontrés par la profession, Michel Heinrich , député maire d’Épinal, explique qu’il a déposé une proposition de loi avec Gérard Cherpion, député UMP de la 2e circonscription, pour réduire les délais de paiement des clients à 30 jours. Jusque-là cette obligation ne s’adressait qu’aux entreprises, qui devaient régler des factures, alors qu’elles n’avaient pas été payées pour leur travail.
« On passe beaucoup plus de temps dans les papiers qu’à être innovant, poursuit Lucien Million. On tue l’envie d’entreprendre par un excès de réglementations ».
Difficulté à trouver du personnel qualifiés
Il pointe également la difficulté à trouver des apprentis et des salariés qualifiés dans le bâtiment, et pourtant, « le potentiel de travail est colossal », complète Jean-François Houillon, conseiller professionnel électricien.
Thierry Couval, plombier chauffagiste, regrette les heures supplémentaires défiscalisées. « Une entreprise comme la mienne ne va pas embaucher pour 15h en plus », défend-il. D’où l’impression d’être en régression sur toute la ligne.
Pas de candidats à l’apprentissage cette année
D’autant plus que l’artisanat cette année n’a pratiquement pas de candidats à l’apprentissage. « L’aide aux entreprises a été maintenue pour 2013, relève Gérard Cherpion, mais on ne sait pas ce qu’elle sera en 2014, puisqu’il était question de diminuer ces aides ». « On a le sentiment que la loi Peillon freine le choix de l’apprentissage, analyse Michel Heinrich, c’est devenu un problème culturel. On pousse tout le monde à faire des études supérieures. Pourtant, à la pépinière d’entreprises, on constate que ce ne sont pas ceux qui ont fait de longues études qui deviennent créateurs, mais plutôt les gens de terrain».
Après on n’existera plus !
« Aujourd’hui on a besoin de travailler tout de suite, conclut Christophe Richard. Le délai de traitement des dossiers est trop long. Après on n’existera plus ! ».